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Je souhaiterais vous parler d’un lieu incroyable que dissimule la ville de Chongqing. Situé au cœur du quartier artistique, cet endroit sortit des multitudes paradoxes de la nouvelle culture chinoise, appartient à l’institut des arts du Sichuan, l’une des universités artistiques les plus cotées de Chine, et dont les plus grands artistes chinois contemporains sont souvent originaires.

Des gardiennes habillées à la mode sexy des années 80 vous accueillent, trompettes cérémonielles à la bouche, surmontant d’immenses tuyaux amputés.

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. Au détour d’un lieu symbolique de l’industrie, l’usine vaste et sans âme, vous découvrez la polysémie des lieux ; qui, le matin, produisent l’électricité pour une administration de 12 millions d’habitants, et le soir venu, soutiennent la création des jeunes artistes du quartier. Ces lieux qui naissent esclave d’un maître puissant et ambitieux, puis sous la contrainte de l’urgence de démolir puis reconstruire, se retrouvent abandonnés, laissant orphelin un toit au sein d’un quartier. Commence alors ici, l’histoire du lieu qui apprend à respirer, un lieu façonné par les désirs de ses hôtes.

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Des êtres anthropomorphes sont vautrés d’ennui autour d’une table de salon, les chiens et les chats se draguent et se saoulent.

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Un peu plus loin, se trouve l’université des arts, l’entrée se fait de façon aussi libre et inaperçu que dans un centre commercial, quelques halls de bâtiments se transforment en galeries temporaires, les sculptures se pavanent et s’épient mutuellement dans tous les recoins du parc : des buissons, jusque derrière les panneaux informatifs.

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Passant devant un jeans de 4 mètres de haut, tel un pont à l’entrée d’une porte, vous découvrez enfin la façade fauve du Tank Loft, le village des artistes, le musée de l’université, le jardin des Hespérides, le squatte des gens bizarres, c’est selon votre interprétation.

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Parmi les lofts de tôles peintes aux portails sculptés en toile d’araignée ou masque d’opéra, se trouve une galerie ouverte.

Les jeunes mariés viennent poser devant l’enterrement de la civilisation au profit des buildings monstrueux.

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Giacometti rencontre le communisme

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Les bébés crient dans les étoiles de Mao, les jeunes filles mangent leurs cheveux et un œil vous fixe d’un pubis en forme de nénuphar.

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Au milieu de cette allée entourée des hangars à l’allure régulière et aux toits pointus se trouve un antique tank, trace de l’histoire, d’une histoire qui poursuit son chemin, et le Tank de guerre, avec le même regard froid et indifférent qu’hier, contemple la scène du Temps évolué, d’un champ de guerre au squatte d’artistes.

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Un vieillard marche avec sa cane, le regard inquiet, l’enfant mutant s’amuse à faire des bulles avec des chewing-gums en pierre. Plus loin ce sont des jeunes filles en jeans t-shirt et queue de cheval, guitare à la main, qui descendent les parois des bâtiments d’enseignement.

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Ce lieu encerclé par les hauteurs des immeubles, qui sont véritablement les écailles de la carapace urbaine de Chongqing, recèlent de cette réalité née du rêve, de ce lieu où l’art est tout justement à sa place, au cœur d’un évènement qui fait émerger crainte, passion et espoir. Ou l’art ne se contente pas de faire scandale, mais cherche à questionner.

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Tank Loft & le quartier artistique

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