Un homme fort, énergique comme une feuille.(Un étudiant parlant de CQ)
Voilà un mois jour pour jour que j'ai quitté la France.
Elle ne me manque pas. Le chaos de Chongqing m'est bizarrement très familier. Les gens d'ici sont passionnés et rustres dans leur façon de parler.Si le silence, par miracle, se fait entendre, un coup de klaxon prolongé ou un bon crachat remonté des prodondeurs gutterales se chargeront facilement de vous rappeler où vous êtes.
Cette ville est dantesque, les immeubles sont partout.Ils envahissent les rives du fleuve, dissipent les collines alentours, carressent le ciel, compressent l'horizon. Quelque soit l'endroit où se pose le regard, les constructions se poursuivent, comme la promesse d'une frénésie qui ne fait que commencer. C'est bien simple, vous vous arrêtez un moment, faites un tour d'horizon et, facilement, vous pouvez compter une dizaine d'immeubles en construction. Les bruits de chantier, le fer qui rebondi, les briques qui s'écroulent, les bips des camions en marche arrière, ne cessent jamais, de jour comme de nuit.Ce matin à 6h30, j'ai cru qu'un marteau était en train de s'exciter le museau sur mon oreiller (niveau isolation, les murs sont comme du papier!). Etrangement, c'est ce bordel qui me fascine, Chongqing est en perpétuel mouvement, complètement éphémère, c'est son incapacité à se fixer qui lui offre cette personnalité singulière.