Litang et sa route vers Shangri la

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                      Magnifique photo prise par Virginie.

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Située à une centaine de km de la frontière tibétaine, Litang est connue pour être le lieu de naissance du 6^ème et 10ème dalai lama. Les habitants ont par ailleurs le sang chaud, ils furent les premiers à se soulever contre l’Armée Populaire de Libération en 1957 (dont les conséquences de l’insurrection globale provoquèrent la fuite du dalai lama). Litang fut également le terrain de violentes émeutes en 2006 et 2008. Elle est également célèbre pour son festival équestre du mois d’aout. En 2006, les habitants mirent à sac le poste de police. En effet, le gagnant du concours était un jeune nomade. Or, le prix fut remis au cheval d’un fonctionnaire gouvernemental de la province. Le père du nomade, s’est alors rendu au poste de police pour porter plainte. Il fut violemment battu, c’est donc tout la communauté tibétaine qui s’est rendue au poste pour réclamer justice. Des coups de feu en l’air furent leurs réponses, ils mirent alors le poste de police sans dessous dessus. Ainsi, Litang est lourde d’une forte histoire spirituelle et révoltée. Cette région fut d’ailleurs interdite aux étrangers pendant plus d’un an, elle a réouverte il a quelques mois. Les conséquences de cet enclavement forcé fut la fermeture des gites et la flambée des prix des nouveaux hôtels à peine aménagés. Sans doute, l’une des premières occidentales à venir dans ses contrées reculées, depuis la réouverture, nous eûmes l’impression d’être des proies touristiques. En outre, l’épidémie H1N1 déjà très forte dans toute cette région, devait l’être particulièrement dans ce village, car absolument 99 % de la population portait des masques, des banderoles énormes de prévention faisaient guise de guirlandes partout dans la rue principale. Le ciel couvert ne nous permit pas de voir distinctement les plaines environnantes. Bref ce fut une énorme déception, aussi nous y restâmes le temps de déjeuner et nous reprîmes un mini van.

La route c’est la vie, disait Jack Kerouac, et de ma vie, je n’ai jamais vu paysages plus beaux que ceux qui relient la longue et dangereuse route Litang- Shangri la (excepté Juizhaigou). Nous en avions pour deux jours, ce fut merveilleux.

Les premiers instants du voyage, j’avais le ventre noué par la peur. Je savais la route dangereuse en cette période de l’année, et le van était écrasé de valises. Sur le toit, à nos pieds, mais aussi débordant de bagages à l’arrière. Les mini vans ont 8 places assises, nous étions 9 plus un chien.

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                                         Notre Van!

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La position prise lors de la première minute est celle qui perdurera jusqu'à l’arrivée à la halte nocturne. La musique tibétaine, gutturale, intense, comme un cri immense perdu dans les hauteurs du monde, mise à fond, klaxons enfoncés, slalom entre les tracteurs ancestraux, les yacks sur la route, et les dizaines de pèlerins à plat ventre sur la route en pèlerinage, et nous voilà parties. Les pèlerins, durant plusieurs mois, n’avancent qu’en rampant, des gants de protection comme unique aide. Nous en croisâmes des dizaines, souvent par groupe, parfois seul, de tous âges, enfants et vieillards. Frissonnant de respect. Durant ce trajet, où la température extérieure était facilement de -15 au fur et à mesure que nous grimpions (plus de 5000mètres d’altitude), les tibétains (dans les mini vans nous n’étions qu’avec des locaux), ouvraient à demi les fenêtres, et on s’offrait des clopes, des clémentines, j’ai même poussé la chansonnette, mais dès que les tibétains en faisait de même, mon ventre se nouait face à leur capacité à faire passer l’émotion dans leur cri qui vient des tripes.. Enfumées, la musique à fond, encerclée d’un paysage éblouit par la lumière pure, l’eau pure, la glace partout rutilante, entourée par la magnificence des paysages et la gentillesse tibétaine, ce fut un long moment de grande émotion.

Nous avons traversé des hameaux sans électricité, d’autres en construction, des monastères esseulés, le paysage était en mutation à chaque virage. Ocre, aride, désertique, puis des sapins s’offrirent à notre vue, laissant soudainement place à un paysage lunaire, rocailleux, sombre. Enfin, ce fut le coucher de soleil et le levée des étoiles.

(L’impossibilité de bouger et la nécessité de porter des gants ne m’ont pas permis de faire des photos)

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Comments

[Amandine]

Mesdemoiselles,
Je me permets de vous contacter en premier lieu pour une requête très simple, je souhaiterais depuis le bottom of my heart, voir un yack. Auriez vous l'obligeance de mettre une photo ?
En deuxième lieu, je voulais vous exprimer toute mon admiration pour vos photos, et pour votre voyage !
Cordialement
bisoubisou