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xiaokou in chongqing, changchun, Suzhou...
16 mars 2010

Xishuangbanna

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Ah ! Alors je vous avais laissé parmi mon rêve échoué d’une mappemonde, entre mamy voleuses, tourisme de masse et enfants du diable. Je poursuis donc. Après Dali, nous nous sommes rendues à l’extrême sud du Yunnan. Tout comme Dali, son nom procure à l’imagination de la rêverie exotique : le Xishuangbanna ! A nous la chaleur torride, les palmiers, les tongues et le magnifique arbre du voyageur. A l’époque où je fricotais sur Facebook, j’avais créé (puis vite abandonné) un groupe que j’avais appelé les Flemmards, Libertins Echangistes (oui très inspirée), ne vous y méprenez pas, retenez seulement les initiales (F.L.E). Bref, la photo qui devait illustrer ce groupe atypique, était un arbre, un arbre qui me faisait rêver, tant par sa beauté physique que par son nom (oui j’aime bien les noms !) : l’arbre du voyageur. Pour moi, cet arbre était un peu comme les fleurs carnivores, il appartenait à ma mythologie personnelle, sans aucun espoir de le rencontrer, juste un arbre qui signifiait pour moi, le lointain, l’imaginaire. Quelle ne fut pas ma surprise, lorsque arrivée à la gare routière de Jinghong mes yeux se sont posés sur les ombres matinales (et pourtant déjà rafraichissantes) des dizaines de palmiers et d’arbres du voyageur.

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Arriver dans le Xishuangbanna est comme quitter la Chine pour un pays de l’Asie du sud, par l’architecture d’une part, le climat et les habitants d’autre part, mais également par la volonté d’arnaquer le touriste. S’il est une chose en Chine qui est incroyable c’est l’honnêteté de ce peuple. Cela ne faisait pas 5 minutes que nous étions arrivées que le taxi nous escroqua. Bon, je ne suis pas habituée, ça m’a refroidie. Nous sommes restées trois jours dans cette ville, où finalement il n’y avait pas grand-chose à faire.

Marcher sous 35 degrés, manger Thai et Dai, boire du café et enfin une vraie bière ! (bière du Laos à quelques km de là), se prendre des apéros dans notre chambre aménagée en squat etc.

Avec l’aide d’un charmant garçon de restaurant, nous avons également loué un scooter pour la journée. Sur une route, où plutôt un chemin semé de cailloux, racines et foultitudes de poules (je n’ai peut être pas précisé que virginie est phobique des poules, coq, dindon etc. bien qu’après huit mois en Chine, ça commence à s’améliorer…). Sur ce chemin, nous avons parcouru 80km, les cheveux au vent, le soleil brûlant notre peau, seules au milieu de ces terrasses en rizières et de ces montagnes dodues. Le plus grand plaisir fut pour moi de conduire un scooter, retrouver les sensations de mon adolescence, sauf que là si je tournais le regard vers la gauche je savais que se trouvait le Myanmar, vers la droite le Laos à seulement une cinquantaine de bornes. Excitant.

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Cependant, l’Asie n’est pas l’Europe et vous ne pouvez pas changer de cap comme ça sur un coup de tête, pour preuve d’ailleurs nous nous sommes fait contrôler par des militaires. Cette zone est en effet une plaque tournante de la drogue. Enfin, finalement, nous avons atterri dans une sorte de village d’où la misère refluait de partout. Je me souviens du regard fatigué de cet homme qui nous servit un plat de nouille aux racines de bambou, tout comme je me souviens que mystérieusement une femme très élégante, chaussée de talons hauts et rouges sang traversa fugacement la poussière ordurière de ce village. Etrange présence, peut être plus étrange encore que la notre. J’ai aimé aussi me faire « un pote » en scooter. A la recherche d’un arbre (oui, j’aime bien les arbres), nous nous sommes perdues dans les environs. Un type à moto me dit de le suivre, et me voilà élancée sur une route nouvellement goudronnée, encerclée par le vert tropical éblouissant, suivant ce vieux monsieur, et klaxonnant en guide d’acquiescement et de remerciement. 

Enfin, nous sommes rentrées saines et sauves en ville, où mon dernier plaisir fut de traverser le Mékong en chantant « blowin’ in the wind » à tue-tête…

Un matin, nous nous sommes également rendues dans un marché des villages environnants. Ce marché est un peu le point de rencontres de toutes les minorités de la région. Aussi aux délices colorés des stands d’épices, répondent la richesse vestimentaire de plus de dix ethnies différentes, pour qui, le souci de l’ornement, du détail est aussi important que la symbolique des couleurs. Ce pendant, après moins de 10 minutes, il fallait que je m’en aille, je ne me sentais pas à l’aise. En effet un car de touristes débarqua, et voilà que je me sentais prisonnière du regard de ces femmes qui ne me voyait plus que comme une potentielle cliente. Et en effet, pas même le temps de m’échapper de ce lieu que deux femmes me coururent après pour me supplier de leur acheter des sacs.

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Après avoir erré dans ce village, nous sommes reparties sur la route.

Nous avons accompli ensuite un record : pour faire moins de 300km, nous avons mis la journée…(éboulements et chantiers sur la route). Nous longions la frontière laotienne en bus, un vieillard assis, impassible, ataraxique nous donnait la démarche à suivre : calme et patience, sérénité et confiance, avec au coin de la bouche comme un air de satisfaction et d’amusement.

On passe le temps, en faisant des photos:

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