Quelques brèves nouvelles de la vie à Changchun et une série de photographies:

Mon sentiment général : un mixte entre mon premier post et mon dernier, une forme de langueur qui s’accompagne de belles surprises et de réelles envies de retourner dansla Chinequi m’est chère, celle du Sichuan, celle de Chongqing. Ce qui me déçoit le plus c’est que la nuit ne rattrape pas le jour. Sortir à Changchun veut dire sortir dans des bars où croiser un chinois est un miracle. Il est certain qu’il y a beaucoup plus de lieux où sortir le soir qu’à Chongqing, mais si je suis retournée en Chine c’est pour retrouver ces amis chinois qui me manquent tant ! Des musiciens, des artistes, des jeunes un peu paumés, mais une jeunesse bouillonnante, passionnante qui ne maitrisait que très peu l’anglais mais cependant, qui débordait de talent pour communiquer autrement. A Changchun, il semble que ces lieux n’existent pas. Les étrangers d’ici organisent pleins de soirées et sont généralement très ouverts et chaleureux, comme une grande famille où tout le monde se connait, mais je m’en fous c’estla Chineque je veux rencontrer !

Quant à mes étudiants, ce n’est pas avec eux que je ferai les 400 coups, outre l’interdiction de fumer ou de boire sur le campus, ils n’ont pas le droit de le quitter la semaine ! Une prison vous disais-je ! Les soirées sous les étoiles à chanter des classiques rock chinois ne resteront que de lointains souvenirs d’une autre Chine. Les meilleurs moments pour le moment ont été les rares fois où de nuit je me retrouvais avec des chinois. Ainsi, par exemple, jouant à l’intruse dans les cuisines d’un restaurant du coin, avec la grand-mère (et sa permission), je me suis mise à faire la cuisine pour les clients ; couper les tomates et la coriandre, mettre les pâtes dans l’eau, touiller sans cesse, et surtout ne pas oublier l’huile, toujours beaucoup d’huile. Ce moment a duré 10 minutes, il reste mon plus beau souvenir à Changchun.

En cuisine

L’avantage cependant, c’est que la semaine je travaille beaucoup plus qu’à Chongqing (pas de temps pour l’ennui de s’immiscer dans le quotidien). Dix-huit heures de cours et des cours assez lourds, notamment le cours en amphi sur la littérature française qui me demande beaucoup d’énergie et de temps de préparation. Vulgariser sur 30 heures la littérature du Moyen-âge au XXème siècle n’est vraiment pas aisé, surtout que contrairement à ce qu’on pourrait croire, les étudiants largués où ennuyés par trop d’informations théoriques n’ont aucun problème à parler entre eux comme si de rien n’était. Ah ! Chers étudiants des Mines ou de SISU comme vous me manquez. Les quatrièmes années ont, pour les meilleurs, le niveau des deuxièmes années à Chongqing !

Pas d’envolée lyrique possible, le quotidien me semble comme un peu fade, mais après tout dans l’esthétique chinoise, la fadeur est une qualité importante, celle de l’expérience !

oui je sais, le rétro du vu et du revu

Comme je voudrais finir sur une touche positive, il faut que j’avoue qu’il y a tout de même un quartier plein de vie et de paradoxes chinois non loin d’ici, je tenterai de vous le faire visiter à travers quelques photos : construction, destruction, hutongs, fourmilière de consommateurs, terrains-vagues et notamment des plans de Marijuana qui bordent l’école de ……Police ! Eh oui, les Chinois de façon générale n’ont aucune idée de ce que sont ces jolies plantes vertes à l’odeur délicieuse. En sachant que fumer dela Marijuanaen Chine est aussi condamnable que de se piquer à l’héro c’est à mourir de rire de voir ces dizaines de jeunes flics entourés de plantations (sauvages)!

Éloge de la fadeur

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