Journée type

Réveil à 7h, je me lève rapidement, avale mon café instantané, allume l’ordinateur, ragarde mes mails et à 7h 40, me voilà en marche pour gravir les 200 marches qui séparent mon appartement à ma salle de cours. Le midi, accompagnée de Virginie nous descendons les quelques 300 autres marches pour aller nous régaler d’un plat de nouilles, d’une galette ou de "tchazidane" (oeuf macéré dans du thé pendant plusieurs jours). Quelques soupirs après, nous revoilà en pleine ascension de la montagne. Marche après marche nous contemplons la brume quotidienne de la ville qui estompe chaque détail, ne laissant au regard que la vision d’une ville engloutie par sa propre pollution. La poitrine en feu, une énième promesse de réduire la consommation de cigarette, et nous rentrons déguster notre repas dans le froid de l’appartement. Si l’après-midi, je n’ai pas cours, alors je corrige les copies de mes élèves (90 par semaine), je prépare mes leçons (14h par semaine), j’écris, ou encore, je me rends à Shapingba, le coeur commercial de la partie nord-est de la ville où je me trouve. Le soir, Virginie et moi allons acheter des bières chinoises sur le campus, puis munis de cet attirail nous nous rendons chez Guilia, ou dans l’un de nos appartements. Parfois accompagnées de deux de mes étudiants, nous passons tous les cinq une agréable soirée, à discuter de la Chine et de ses contradictions (un sujet intarissable), de la Chine et de son peuple, du système éducatif, de l’Europe etc. Nous jouons aux cartes, et bien souvent finissons la soirée par une dernier bon repas, tard dans la nuit, après les réprimandes d’un gardien peu civilisé et tolérant.

ZIMMO

RENARD

GUILIA

La nuit a recouvert le jour depuis plusieurs heures déjà, dehors la pluie est revenue et, inlassablement, elle martèle avec douceur les feuilles qui jaunissent, les toits de tôle qui nous entourent. Une dernière discussion en tête-à-tête avec Virginie, la dernière cigarette, et il faut penser au réveil matinal du lendemain...

Les journées du week end diffèrent. D’une part parce que je me lève vers 9h30, 10h, et que ça fait du bien aux paupières. D’autre part, parce qu’une fois par mois environ, je peux m’échapper de la cacophonie de ce monstre urbain, pour me rendre dans des contrées proches, mais suffisement éloigées pour se sentir en repos. Sinon, l’habitude veut que nous nous rendions au Nuts Club, qui est un bar qui présente chaque week end des concerts live de rock. Accompagnée d’une dizaine de personnes j’y passe une bonne partie de la soirée, puis l’appel de la nourriture chinoise se fait entendre, alors sur des mini tabouret de plastique bleu, nous nous asseyons et dégustons les brochettes de barbecue pimentées. Nous hailons une moto, et à trois dessus, nous fonçons vers le campus.

D’autre part, il y a aussi, ce qu’on pourrait appeler les soirées à l’occidental. Soit chez moi, soit chez Guilia, nous acceuillons une vingtaine de personnes, profs et élèves, pour passer la nuit ensemble, à boire, grignoter et discuter.

La journée restante, j’erre dans la quartier où si le courage m’en dit, je pars à la découverte d’un nouveau quartier de la ville. Puis, il faut penser au lundi matin, vite préparer un cours, faire quinze machines, s’occuper des choses administratives, aller ranger l’appart laissé à l’abandon depuis la dernière soirée, et s’est reparti pour une autre semaine.