Dernière destination: Zhengzhou/Kaifeng (Henan)
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24 heures de train (en siège dur !) après et j’avais atteint le nord (sud) de la Chine. Je pourrais dire quelque chose sur ce trajet, après tout 24h assis, sans dormir, avec un siège dur en guise de coussinet c’est assez hard. Cependant, mon retour fut tellement pire que je garde la description pour le trajet (ahurissant) Henan-Chongqing.
Les retrouvailles émouvantes avec Renard, et me voilà immédiatement embarquée dans un bus en destination du temple de Shaolin… !
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Renard, bien qu’il m’ait prévenu qu’il n’y avait rien de spécial à voir si ce n’est une horde de touristes, m’emmena voir ce temple qui fut pour moi un sujet d’étude durant un an. Arrivés dans la petite ville du temple, nous primes une chambre dans un hôtel et nous partîmes à la découverte de la bouffe locale…Le lendemain matin, nous prîmes un minibus ou un moine fumait clope sur clope, et enfin nous y arrivâmes. Ce fut ma plus grande déception. C’est un temple qui n’a rien d’extraordinaire, en dehors de la foule discontinue de touristes et des boutiques envahissantes de souvenirs, tenues par de faux moines. Rien de sacré, l’histoire est enterrée sous le poids de l’économie facile. De même, pour accéder à la deuxième partie du temple, il nous fallait encore payer 60 yuans, nous décidâmes donc de grimper le millier de marches, cependant après plus d’une heure d’ascension on nous a prévenu qu’on n’y serait jamais avant la nuit…Nous rebroussâmes chemin, en se balançant de temps à autre quelques boules de neige glacées. Pour info, l’entrée coûte 15 euros…
De retour à Zhengzhou, Renard me demanda, l’air de rien, si ça ne me dérangeait pas de passer voir des amis avant de se rendre chez lui. Je lui dis non, aucun problème, et là, transformation. Il était tout excité, extrêmement heureux, il ne cessait de dire au chauffeur de taxi d’accélérer. Ces amis, sont ses meilleurs potes de collège, et ce jour-là il y avait une soirée KTV (karaoké) d’organisée entre eux tous. Cela faisait 7 ans qu’il ne les avait pas vu. Si jamais j’avais dit « non, je suis fatiguée, je préfère rentrer », c’est, sans aucun doute, ce que nous aurions fait. Cette soirée était la plus importante de sa vie depuis 10 ans, me confia t-il un peu plus tard…
Je rencontrai donc sa vingtaine de camarades au KTV. C’était incroyable, en les observant on pouvait penser que jamais ils ne s’étaient séparés, amis pour la vie, incontestablement. Le soir, nous nous rendîmes dans un restaurant (délicieux), les filles à gauche de la table buvaient leur jus d’orange, effacées par la voix rauque et assurée des mecs, assis en face, picolant et jouant à divers jeux d’alcool. Il n’est pas facile de s’amuser pour une fille chinoise…
Il y eu plusieurs discours, notamment pour l’amitié entre la Chine et la France, mais surtout un sur l’amitié qui m’a particulièrement ému. En gros, il disait (Renard me l’a traduit) que quoique chacun d’eux devienne, puisse t-il rester humbles, simples et ne jamais oublier leurs amis et les aider s’ils en ont la possibilité.
A un moment, je suis partie faire un tour, les feux d’artifices éclataient un peu partout, dehors quelques uns des amis de Renard chantaient à tue-tête, et un de ces hommes était ténor à l’opéra, autant vous dire, ça hérisse les poils. Parce qu’il était trop tard, nous louâmes une autre chambre avec Renard. De ma vie, je n’ai rarement vu un être aussi heureux, avec l’ivresse, il ne cessait de répéter son bonheur, de dire « je les aime, ils ne m’ont pas oublié 7 ans après et moi non plus, c’est comme si c’était hier ». Arrivés dans la chambre, je vois Renard commencer à pleurer, au départ je pensais que c’était des larmes de joie, puis, finalement c’était son chagrin d’amour (sa copine l’a largué il y a 2 mois). Alors, dans cet état là, lorsque le téléphone sonna, il dit oui. Et lorsque le téléphone sonne dans un hôtel chinois, c’est pour proposer des filles faciles… S’ensuit donc, deux jeunes filles dans notre chambre, durant une demi-heure il négocia les prix. Moment surréaliste, bien que ce fut le même cinéma la vieille dans l’hôtel de Shaolin. Tout ceci se solda par un échec cuisant…
Le lendemain, nous allâmes enfin chez ses parents. Adorables, parents de 4 enfants (rare en Chine depuis la loi de l’enfant unique),ils sont très âgés, génération de Mao, voulaient absolument un fils, avant Renard ils ont eu 4 filles… Dans son village natal, nous nous sommes promenés dans un parc (en Chine les parcs sont des sortes de fête foraine),
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nous avons confectionné des raviolis, nous avons fait éclater des feux d'artifices,
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nous avons passé beaucoup d’heure dans les bars internet ou dans les ruelles piétonnes où les centaines de stands de bouffe se font concurrence. J’ai adoré sa ville, Kaifeng, la vie y est calme et reposante, les gens sont extrêmement hospitaliers, et l’avancée économique n’a pas encore détruit tous les anciens quartiers.
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Pour nous déplacer, je montais dans la remorque que la mobylette de Renard tirait, observant la vie animée près des remparts. Les personnes âgées faisaient leurs exercices physiques, certains jouaient au diabolo-bington (lancer le diabolo par-dessus les filets de bad), d’autres manipulaient un fouet géant pour faire tourner une toupie, certains jeunes jouaient du saxo et d’autres se laissaient tout simplement vivre au rythme de la douceur de la vie villageoise.
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Toute la famille m’invita au resto, je fis un discours sur leur fils (parlant du jeune homme et non de l’étudiant), ils me firent pleins d’honneur, telle que l’ouverture d’une bouteille de baijiu special guest, achetée il y a 3 ans, en attendant un grand évènement…J’ai appris de nombreuses coutumes, ainsi lorsque le plat de poisson arrive sur la table, il y a tout un cérémoniel à respecter. Une fois la tête du poisson me fixant (table ronde), je me suis levée, j’ai porté un autre toast en finissant par « he jiu » (buvons de l’alcool), j’ai bu, puis j’ai mangé un morceau et j’ai tourné le plat vers ma gauche.
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La nièce de Renard
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renard
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Le jour de notre départ, la maman m’avait confectionné un grand sac de nourriture locale, et au moment des adieux elle me serra fort la main dans un geste précipité. Ce fut très émouvant quand on sait que les enfants ne touchent jamais leurs parents, et ce même après plusieurs mois d’absence. Son visage m’a beaucoup marqué, on aurait dit que tout au long de sa vie, elle s’était évertuée à faire le bien, son regard était perçant de générosité et de sincérité.
Je pris le train avec Renard pour rentrer à Chongqing, 24heures en siège dur…Sauf que là, ce fut carrément incroyable. Nous étions 4 par banquettes de 3, des dizaines de personnes sont restés debout, sans possibilité de bouger. Je ne pus à aucun moment me rendre aux toilettes, où même changer ma position, les hommes étaient torse-nu (fenêtres ouvertes, 5 degrés à l’extérieur), certaines personnes étaient même allongés sur le haut des dossiers par manque de place debout. J’étouffais, je n’avais comme champ de vision que des coudes, des dos, des ventres. Ceci dura 24 heures ! Arrivés à CQ, seul un HOURRA collectif laissa percevoir le ras-le-bol des Chinois. L’une des choses que j’admire le plus chez eux, c’est la beauté de leur patience et de leur joie de vivre, quelque soit l’épreuve.
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Qu'est-ce?
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