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xiaokou in chongqing, changchun, Suzhou...
26 mars 2012

Campagne Hakka

 


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Après trois jours sur l’île aux mille contrastes, me voilà de retour sur le continent et quel plaisir ! En trois jours, il m’a manqué ! Enfin, des hurlements, des odeurs de stands de tofu, une foule qui se serre, des regards qui vous dévisagent, l’odeur du tabac omniprésent, et des prix accordés à mon salaire ! Après une nuit en train couchette, j’arrive à 5 heures du matin dans le centre du Fujian, province qui fait face à l’ile de Taiwan.

 

Un homme nous saute dessus, il nous propose une chambre dans son hôtel. Son agression trop matinale, nous repoussons l’œuvre, que nous accepterons finalement une heure après.

Nos déambulations dans la campagne Hakka furent une mélodie architecturale pour l’œil et l’imaginaire.  Les hakka appartiennent à la grande famille des chinois, mais non Han. Réputés pour leur intelligence architecturale, agraire et aussi bien théorique (de nombreux hakka réussirent les concours des mandarins). Les Hakka ont une particularité qui a traversé les Temps, leur savoir-vivre ensemble. Sans doute la minorité la plus communautaire de Chine, ils ont pourtant su maitriser ce concept sans jamais rejeter l’autre, le Han. Les  Hakka vivent dans d’immenses bâtisses rondes (tulou), rectangulaires voire octogonales où vivent, en harmonie, jusqu’à un millier de personnes. Une sorte d’arènes fermées, défensives et organisées : le rez-de-chaussée est réservé à l’esprit et sa nourriture céleste (tian shi) ; en d’autres termes, vous y trouvez les cuisines communes, les salles de classe, et au centre, les autels taoïstes. Le second étage est celui des habitats, soit quelques mètres carrés où s’entassent une famille. Enfin le dernier et troisième étage est le lieu défensif où les meurtrières préviennent sur une distance inimaginable l’arrivée des forces hostiles. L’architecture est une application des connaissances du feng shui. Aussi, outre l’harmonie des énergies vitales du corps, il y fait toujours bon l’hiver et frais l’été. De la même façon que dans les arènes romaines, le centre est un haut parleur à lui seul, l’acoustique étant étudiée.

 

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Arrivée vers 6heures du matin dans un des villages, seul le silence vous martèle les tympans…Imaginez, nous quittions Hong Kong. Une rivière, des femmes et du linge. Des autels, des odeurs. Coqs et encens brulants. Moto locales et ponts verts recouverts parce que devenus Tancarville de légumes fraichement arrachées des collines alentours. Le silence toujours. Un vieillard passe devant mon regard apaisé, il vient déposer de l’encens à l’autel de son tulou (littéralement étage de terre). La cimentation de ces bâtisses qui ont traversées les intempéries des âges est faite en effet de terre, de ciment et de riz gluant !

Il 7H15, nous prenons le thé chez nos hôtes. Le Fujian est une province où la cérémonie du thé est présente dans toutes les couches de la société, du plus petit bouiboui d’un village isolé jusqu’aux réceptions hôtelières de luxe. Ainsi, dans cet ancien tulou Kakka aménagé en maison d’hôte, l’hôtesse, nous sert ce thé matinal et mon regard se perd de fatigue, de fascination face à  cette tradition ancestrale qui dure au moins 5 minutes pour quelques centilitres de thé, le verre à thé est en effet guère plus gros qu’un dé à coudre… Il est 10 heures, nous rembarquons avec notre agresseur matinal, devenu hôte, et deux shanghaiennes bien prétentieuses. Ensemble nous allons visiter les villages alentours.

Le premier village, est totalement esseulé, vierge de tourisme. Toucher une porte de tulou est comme toucher l’Histoire antique de Chine. Les caractères se sont altérés sous le poids des ans mais demeure néanmoins le même art de vivre. Près des autels, trônent les portraits des ancêtres familiaux. Dans l’encadrure de la porte monumentale, on aperçoit quelques grands-mères et leurs arrières-petits enfants laissant, sereinement, écouler le temps. Dehors, la rivière, les lingères et au-delà des tulou, quelques rizières à flanc de montagnes.

 

 

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Mariage traditionnel : le visage de la mariée reste voilé (et donc avant cela signifiait inconnu) jusqu’à l’arrivée du couple dans la chambre nuptiale. 

 

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Alors, nous aussi, nous avons pris nos repas dans les cuisines communes à l’intérieur de la cour intérieure, et nous aussi nous nous sommes couchées tôt. Le soleil se couche et avec lui l’agitation. Nous aussi, nous avons battu notre linge dans la rivière et au-détour des autels et temples taôistes, nous avons, nous aussi, brûlé quelques encens. 

 

 

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Commentaires
M
Tes photos accompagnées de tes récits font ressortir beaucoup d'émotions. Vivement que je prenne mon pied aussi !
A
C'est fou ce que tu racontes sur ce peuple hakka. Ils vivent encore en communauté, c'est dingue cette organisation si bien rôdée... ça devait être super intéressant de découvrir cette vie communautaire. Tes photos montrent un cadre bien reposant.
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